Lisibilité des tarifs bancaires : Les banques enterrent la comparabilité des offres
Alors que le Comité consultatif du secteur financier a rendu publique aujourd’hui son étude sur les tarifs bancaires en 2021, l’AFOC, la CLCV, l’UNAF, Familles Rurales et l’UFC-Que Choisir dénoncent le recul inacceptable de la lisibilité de certaines brochures tarifaires. Dénonçant la trahison par les banques de leur engagement, les associations pressent les pouvoirs publics d’encadrer par la loi la présentation des tarifs bancaires, pour créer les conditions d’une saine concurrence, génératrice de modération tarifaire.
La mobilité bancaire, un enjeu de pouvoir d’achat
Bien que les consommateurs ont intérêt à faire jouer la concurrence entre les banques pour réaliser des économies sur les frais payés (jusqu’à 180 € d’économies annuelles), on constate que la mobilité bancaire plafonne à 2,5 % par an. Il faut dire que les banques font tout pour réduire la comparabilité de leurs offres, afin de préserver les montants considérables qu’ils prélèvent aux consommateurs (25 milliards d’euros en 2018).
Complémentaires santé : Plus de 4 % d’inflation en 2021
Alors que ce début d’année est marqué par le déploiement du 100 % santé aux audioprothèses, l’UFC-Que Choisir dénonce aujourd’hui une nouvelle forte hausse des tarifs des complémentaires santé en 2021, difficile à justifier alors que la crise sanitaire leur a paradoxalement été favorable. Dès lors, et pour permettre aux consommateurs de tirer pleinement profit de la résiliation à tout moment, l’association demande au Gouvernement d’agir enfin pour améliorer la comparabilité des offres, toujours défaillante.
Cotisations 2021 : une inflation médiane de 4,3 % à supporter pour les ménages
A l’issue d’un appel à témoignage visant à recueillir des avis d’échéance de complémentaires santé pour 2020 et 2021, l’UFC-Que Choisir a pu étudier 623 contrats individuels, provenant de 123 organismes complémentaires différents. Leur analyse permet de mettre en évidence une inflation médiane1 des assurances santé de 4,3 % en 2021, soit trois fois plus que l’augmentation du pouvoir d’achat des Français espérée cette année2, et qui poursuit tristement les hausses massives de cotisations de ces dernières années (respectivement 4 % et 5 % en 2019 et 2020). Cette augmentation pèse lourd, en période de crise, sur le budget des ménages, puisqu’elle correspond à un surcoût annuel médian de 79 euros, qui dépasse même les 200 euros pour près d’un assuré sur cinq.
Face à la persistance inadmissible des retards de versement de ses cagnottes en ligne, l’UFC-Que Choisir dépose aujourd’hui plainte pour pratiques commerciales trompeuses contre la société Leetchi auprès du procureur de la République de Paris. En effet, le rêve de cagnotte « simple et rapide » affiché par Leetchi, se transforme en cauchemar interminable pour un trop grand nombre d’utilisateurs.
Retards de versement réclamations sans réponses, justificatifs supplémentaires demandés sans raison apparente, cagnotte ayant disparu… Les témoignages de nombreux utilisateurs écœurés du service proposé par Leetchi ne cessent d’affluer.
Affichage environnemental : L’Ecoscore risque de promouvoir l’agriculture intensive
La loi relative à la lutte contre le gaspillage1 prévoit l’entrée en vigueur fin 2021 d’une étiquette environnementale – le futur « Ecoscore » – pour les produits agricoles et alimentaires. Mieux informer les consommateurs sur l’impact environnemental des produits est une excellente initiative. Encore faut-il que la méthode utilisée intègre tous les critères de durabilité !
Or, pour le moment, la méthode envisagée2 pour servir de base à cet Ecoscore ne prend pas correctement en compte les atteintes à la biodiversité et l’impact des pesticides. En effet, les impacts environnementaux calculés à partir de la base de données agricoles Agribalyse, qui jouera un rôle central dans l’Ecoscore, sont erronés car incomplets. Ils favorisent de manière aberrante l’agriculture intensive.
Assurance-emprunteur : Action de groupe contre LCL
Alors que le bilan « assurance-emprunteur » du Comité consultatif du secteur financier (CCSF), vient de paraître et qu’il lève le voile sur des obstacles dressés par les banques pour entraver la concurrence, notamment le non-respect du délai de 10 jours pour répondre à une demande de substitution, l’UFC-Que Choisir lance aujourd’hui, sur la base de nombreuses plaintes, une action de groupe contre LCL devant le Tribunal judiciaire de Lyon.
L’UFC-Que Choisir a été alertée ces derniers mois par des consommateurs quant aux pratiques mises en place par LCL pour empêcher le consommateur désirant changer d’assurance-emprunteur de se tourner vers la concurrence.
Alors que la réglementation impose, depuis 2010, aux établissements de répondre au plus tard 10 jours après réception de la demande de changements d’assurance emprunteur, plusieurs consommateurs ont dénoncé le silence opposé par LCL pendant plusieurs mois, en toute illégalité.
Plafonnement des frais d’incidents bancaires : Les banques à nouveau hors-jeu !
Depuis le 1er novembre, certains des consommateurs qui se voient facturer des frais d’incidents bancaires à répétition, doivent plus rapidement bénéficier du plafonnement à 25 euros par mois. Alors que les ménages sont confrontés à une crise économique d’une ampleur inédite, l’UFC-Que Choisir dévoile les stratagèmes des banques pour limiter la portée de ce qui devait être une avancée. Ils révèlent, s’il en était encore besoin, l’échec de la concurrence sur ce champ de la tarification. Face à ce nouveau camouflet, l’association presse le Gouvernement d’agir pour mettre au pas ces excès.
Vers une déferlante de frais d’incidents avec la crise
Les consommateurs sont débités d’une kyrielle de frais d’incidents (commission d’intervention, frais de rejet de prélèvement, etc.) lorsque le solde de leur compte bancaire tombe dans le rouge. Alors qu’avant la crise un client sur quatre était chaque année victime de ces « frais sanctions »1, cette proportion va de toute évidence progresser. Selon les dernières prévisions2, au moins 200000 consommateurs devraient perdre leur emploi d’ici la fin de l’année.